...........Tenue vestimentaire du peuple et de la flibuste au 17è.........

LA FEMME.

Gravure: the complète costume history
 Dans le monde rural et urbain des petites gens, il n'était pas question de parler de mode. Les moyens financiers étant très faible les tenues portées différaient très peu d'une région à l'autre.

Gravure: the complète costume history
Les cheveux noués en chignon et recouverts d'un fichu, qui selon la région pouvait varier dans sa forme. Une chemise et un corsage de lin ou de serge et un large châle composaient le haut de la tenue.

Gravure: the complète costume history
Le bas était composé d'une large robe recouverte d'un tablier. Contrairement à la noblesse et à la bourgeoisie, une simple épaisseur de tissu composait le tout.  
 




En ce qui concerne les sous-vêtements féminins, la culotte ou petite culotte ne fît sont apparition qu'au 19e siècle!

Louis Le Nain
Louis Le Nain










Dans la comédie théâtrale "Ce bon vieux D'Jim", deux femmes n'hésitent pas à se mêler à la gent masculine, quitte à jouer de la dague et de la rapière. Comment ne pas penser immédiatement aux deux plus célèbres femmes de la flibuste (même si elles ne furent pas les seules) Anne Bonny et Mary Read. Toutes les gravures concernant ses deux diablesses nous les montrent en tenues d'homme, certainement la seule tenue qui pouvait, le temps de l'embarquement,être admise à bord d'un vaisseau de flibustiers.

L'HOMME
Pour la petite noblesse, seul le soulier et des tissus de meilleure facture les différenciaient(légèrement) du monde paysan.



 Dans les campagnes, la tenue vestimentaire des hommes, quelle que soit l'origine de leurs régions de France, se ressemblait et se résumait la plupart du temps à très peu de choses. Il n'était pas rare que le haut et le bas, après avoir été moult fois rapiécés, accompagnassent son propriétaire jusqu'à sa dernière demeure. Il n'y avait que dans la grande noblesse et la bourgeoisie que l'habit était confectionné dans de nobles tissus.

Louis Le Nain.

 Le monde de la flibuste. 


 

Alexandre Oexmelin décrivait les boucaniers ainsi: 

"Ils n'avaient pour tout habillement qu'une petite casaque de toile et un caleçon qui ne leur venait qu'à la moitié des cuisses. Il fallait les regarder de près pour savoir si ce vêtement était de toile ou non, tant il était imbu de sang.
Ils étaient basanés: quelques un avaient les cheveux hérissés, d'autres noués. Tous avaient la barbe longue et portaient à leurs ceintures un étui de peau de crocodile dans lequel étaient quatre couteaux avec une baïonnette.  "Nous sûmes que c’étaient des boucaniers".
Une description qui n'est pas sans nous rappeler le personnage principal du roman "Robinson Crusoe"






L'habillement des boucaniers se composait de deux chemises, un haut-de-chausse, une casaque; le tout de grosse toile et un bonnet d'un cul de chapeau ou de drap où il y a seulement un bord devant leurs visages. Leurs souliers étaient faits de peau de porc de bœuf ou de vache. Ils avaient pour compléter leurs tenues une petite tente de toile fine, afin qu'ils puissent la tordre facilement et la porter avec eux en bandoulière; car, quand ils étaient dans les bois ils couchaient où ils se trouvaient. Cette tente leur servait pour se reposer et pour se garantir des moustiques.




Contrairement aux boucaniers qui eux, était chargé de rester à terre pour approvisionner en viande, marin et population des îles , les flibustiers préféraient "la course".
Leurs habillements étaient très variables, cela pouvait aussi bien être celui d'un gentilhomme que celui d'un boucanier. Selon leurs fortunes de mer et leurs audaces. Si quelques vaisseaux pouvaient se targuer d'avoir un capitaine ayant belle allure, c'est tout simplement que celui-ci était riche et était possesseur du navire. En règle général le flibustier nommait par vote, celui qui, le temps de la course, serait le capitaine du navire. Sa part étant plus élevée que celle des membres d'équipage, il n'était pas rare qu'il s’octroie les plus belles pièces de prise.





Extrait du journal de bord d'Alexandre Oexmelin, chirurgien des flibustiers au 17e nous éclair à ce sujet.

Combien voit-on de personnes capables des plus hautes entreprises, languir dans l'oisiveté faute d'avoir les choses nécessaires pour les exécuter! Il n’en est pas de même pour les flibustiers; leur génie supplée au défaut de leurs moyens: ils ne manquent jamais d'inventions pour trouver des munitions de guerre ou de bouche. Voici comment ils s'y prennent pour avoir des bâtiments ainsi que sa cargaison.

"Ils s'associent à quinze ou vingt, tous bien armés d'un fusil de quatre pieds de canon, tirant une balle de vingt à vingt-quatre livres; avec cela, ils ont un bon sabre, un coutelas. La société étant formé, ils choisissent un d'entre eux pour chef, et s'embarquent sur un canot qui est une petite nacelle d'une seule pièce, faite du tronc d'un arbre, qu'ils achètent ensemble, à moins que celui qui est le chef ne l'achète lui seul, à condition que le premier bâtiment qu'ils prendront sera à lui en propre.

Ils amassent quelques vivres pour subsister depuis l'endroit d'où ils partent jusqu’au lieu où ils savent qu'ils en trouveront, et ne portent pour toute harde qu'une chemise ou deux et un caleçons. Dans cet équipage, ils vont se présenter devant quelques rivière ou port espagnol, d'où ils prévoient qu'il doit sortir des barques et dès qu'ils en découvrent, ils sautent à bord et s'en rendent les maîtres. Ils n'en prennent point sans trouver des vivres et des marchandises et moyennant cela ils s'accommodent et trouvent de quoi se vêtir.

 Vous comprendrez que dans ses conditions, il soit bien difficile de définir de façon très précise, l'habit que pouvait porter un flibustier du 17e. Les exemples que je montre sont issus de tableaux et gravure qui reflètent assez bien les descriptions que pouvaient faire les observateurs de l'époque. 



 Sur ce tableau, D'Howard Pyle (1853-1911) représentant le sac de Carthagène en 1697, nous pouvons noter que celui qui semble mener la discutions avec l'un des représentants de la ville ne peut-être que le capitaine et pourtant, il n'a sur lui rien de très flamboyant. Un large feutre sans fioriture, un foulard large et épais, indispensable pour se protéger du bruit infernal des pièces de canons en actions et des ellipses qui cinglaient sur le pont lors des attaques sur mer. Une chemise déchirée, une large bande de tissu en diagonal sur le torse et finissant sa course autour de la taille (Il est à noter que chaque équipage arborait les mêmes couleurs afin de pouvoir s'identifier auprès de ses frères de la côte lors d'un abordage ou d'une cabale dans une ville étrangère et que les boucaniers avaient l'habitude de porter sur eux la large bande de tissu qui leurs servaient de tente lors de ses parties de chasse aux bœufs.). Et pour finir, un caleçon (pantalon) bouffant qui venant mourir au niveau des genoux en laissant entrevoir une paire de haute-chausse bien trouée.



 



 

Les chaussures majoritairement des souliers à boucle était surtout porté par la caste issue de la noblesse ou celle de la bourgeoisie.








Il était évident que lors d'une prise, les flibustiers et autres forbans pouvaient à tout moment quitter leurs chaussures faites de peau de porc, de bœuf ou de vache, pour celle à boucle. Chaussures qu'ils s'empressaient d'échanger dès leurs retours de course contre un bon pichet de rhum.



Quant aux magnifiques paires de bottes hautes que l'on peut voir sur des tableaux ou dans les nombreux films.Je reste sceptique sur le fait que les gens de mer en portaient, et ce de manière constante. Certainement qu'à leurs descentes à terre ils s'empressaient de les chausser et de revêtir leurs plus belles hardes, pour jouer les paons auprès de ses belles dames ou impressionner les notables avant de les rançonner.

 Quiconque aura vécu en pleine mer ne serait ce que peu de temps, vous dira que eau de mer et cuir fin, ne font pas très bon ménage.Affronter les embruns au risque de voir celles-ci se remplir d'eau à chaque coup de mer ne devait pas être d'un très grand confort.





La tenue que portait les marins était faite de grosse toile, bien que de nature épaisse elle offrait une plus grande solidité et protection pour effectuer toutes les manœuvres à bord. Ce qui ne les empêchait pas, lors d'une prise de récupérer, à grands coups de cabillots, des tenues au tissu plus fin et surtout, plus riche, et d'en tirer quelques menus butins une fois de retour au port.
J'espère que ce petit article vous aura aidera sur le choix des costumes, que ce soit pour la pièce de théâtre "Ce Bon vieux D'Jim" ou toute autre comédie sur la flibuste.


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