...............................MOUSQUET ET TROMBLON.............................

Un peu d'histoire.

Avant de développer l'article sur  l'escrime, je vous propose un petit détour sur les armes à feu du 17e siècle. Bien qu'archaïque, pour l'époque, elles en demeuraient pas moins  mortelles.
Ne sont-ce pas elles qui enlevèrent à la lame la suprématie du dernier mot sur le pré ?
C’est à la fin du 16e et au début du 17e que les armes à feu devenaient un accessoire à part entière des armées européennes. Le mousquet, malgré ses inconvénients, fut choisi pour équiper le corps de garde, jusqu’à lui donner son nom. "Le Mousquetaire".


Gravure Jacob De Gheyn
L'allumage des armes à feu quant à elles, était provoqué  par un système de mèche. L’allumage par mèche pouvant, par temps humide, rendre une attaque des plus périlleuses. Ce système connaissait ses derniers moments au profit d'un procédé beaucoup plus sûr.


 Imaginons un instant.
Nous sommes en l'an de grâce 1620.
Toutes les conditions sont réunies pour que la bataille se déroule sous les meilleurs auspices. La nuit fut courte, mais réparatrice de la longue marche de la veille, le ciel est bleu, le vent quasiment nul et, bonheur, nous avons le dos au soleil. L'ennemi, au loin, commence à se mettre en rang et attend avec impatience le moment ou les officiers lui donneront l'aval pour en découdre avec nous. Le temps de m'équiper pour la bataille et une dernière vérification à tout mon harnachement, je serais fin prêt.


En un: inutile de m'habiller puisque je dors en compagnie de mes hardes, de ma crasse et de mes poux.

En deux: vérifier que ma mèche est bien allumée.

En trois: vérifier que ma réserve de pulvérin est faite. (poudre dont le grain est plus fin que la charge principale)
En quatre: que mes poires à poudre pour ma charge principale soient bien accrochées à ma ceinture ou à ma bandoulière. 

En cinq: Par acquit de conscience, je vérifie que les lansquenets ont bien élevé une haie entre moi et la cavalerie de l'armée adverse. 

En six: Préparer mon arme pour repousser le premier assaut. 

Il n'est pas aisé de recharger son mousquet avec tout cet attirail sur le dos ! Il valait mieux avoir tous ses esprits lors d'un chargement, une seule erreur et "Pffffft!!!!" plus de mousquetaire.
Avant chaque coup, il faut enlever la mèche du serpentin, et la tenir de la main gauche. Il faut ensuite mettre une charge de poudre dans le canon, puis la balle qu'il fallait mettre en place avec l’écouvillon, une longue baguette en bois, qui sert à bourrer le tout dans le canon. La mèche est ensuite replacée dans le serpentin. Me voilà fin prêt pour tirer à nouveau. 
Bien sûr tout cela doit se faire pendant que l'armée adverse attaque mon camp, sinon ce ne serait pas drôle.
 
Extrait de : Les armes à feu par: Frédérick Wilkinson.




 Dès le début du 16e siècle, les armuriers ont commencé à créer des armes dont la mise à feu ne se fera plus par l'aide d'une mèche à feu, mais par un morceau de pyrite qui frotté contre un morceau de métal provoquera une étincelle.
Le mécanisme.
Le cœur du système à rouet est une épaisse rondelle d'acier, cannelée sur sa tranche. Elle est reliée, généralement au moyen d'une petite chaîne à un ressort puissant en forme de V. L'autre pièce capitale est un bras métallique, le chien, qui tient un morceau de pyrite entre des mâchoires. Le mécanisme complet était habituellement fixé à l'intérieur d'une pièce d'acier qui était elle-même attachée au fût de l'arme.La roue ou rondelle était placée de telle façon qu'elle formait le fond d'un bassinet en contact avec la lumière. La mise à feu était moins compliquée et moins dangereuse qu'avec la platine à mèche. Lorsqu'on avait chargé la poudre et la balle dans le canon, on plaçait une clé sur le pivot carré de la roue, que l'on faisait tourner. Le ressort auquel elle était reliée par une petite chaîne se trouvait alors comprimé. À ce moment, un levier mû par un petit ressort était basculé en avant et s'engageait dans un trou à l'intérieur de la roue, qu'il bloquait ainsi en position. On ôtait alors la clé métallique. On remplissait le bassinet d'une poudre fine et on fermait le couvercle qui servait à protéger le pulvérin. Pour déclencher la mise à feu, on basculait le chien en avant, pour que la pyrite appuie fortement sur le couvercle du bassinet, et on retirait le levier qui maintenait la roue. Sous la poussée brusque du ressort, la roue tournait rapidement, et le couvercle s'ouvrait automatiquement, permettant à la pyrite d'entrer en contact avec la roue en mouvement. Les étincelles produites tombaient sur la poudre d'amorce qui s'enflammait.
 L'avantage de ce système était que, tant que le chien n'était pas en contact avec le couvercle, l'arme était parfaitement sûre, même chargée et amorcée. La platine à rouet ouvrit un large champ de créativité pour les armuriers (extrait de: les armes à feu par Frédérick Wilkinson)


Tromblon du XVIIe
Malgré le perfectionnement des armes à feu, l'arme préférée des flibustiers restait incontestablement l'arme blanche, après avoir pris le soin d'envoyer quelques plombs à leurs prises, bien sûr.
Pistolets espagnols.

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