............................................LE SABRE.................................................

Avant le dernier quart du 17e siècle, les sources relatives à la production des armes françaises concernant la marine sont rares. Seules quelques gravures de l'époque nous renseignent sur la forme et le type d'armes que pouvait posséder un flibustier. En 1666, Alexandre Oexmelin nous représentait un célèbre pirate très redouté par les Espagnoles : Jean Nau dit l'Olonnois, originaire du bas-Poitou de la région du pays des Olonnes (Vendée). Il a à la main un sabre.
ce type de garde est représenté dans un échantillon représentatif des armes de bord en usage au milieu du 17e siècle.
Leurs points communs sont la monture de fer forgé, à poucier le plus souvent, la lame courbe, la poignée de bois ou d'os parfois. La monture à grosse coquille est originaire des pays bas et de l’Allemagne. (source: Histoire du sabre de bord français de Louis XIV à la IIIe république de  MICHEL PETARD)

Les proportions du sabre à dos et à revers pour la marine à la fin du 17e siècle étaient présentées dans un descriptif technique très précis.

Longueur de lames: 2 pieds 7 pouces 3 lignes (85cm environ)
largeur de lame du côté de la soie 1 pouce 4 lignes (3,6 cm)
et par le milieu: 1 pouce 1 ligne (2,94 cm)
La soie longue de 7 pouces (19 cm)
Et de largeur 7 lignes (1,6 cm)
La cannelure: 1 pied 9 pouces (56,86 cm)
Épaisseur du dos de la lame près de l'arrêt: 3 lignes 1/2 (0,79 cm)
Et au milieu: 2 lignes (0,45 cm).


La lame doit être bien fourbie et d'un mélange de fer et d’acier forgé et soudé ensemble pour qu’elle ne se fausse point.La garde doit être à revers à un ponte, le pommeau un peu gros, le tout d'une bonne grandeur et fort bien limé. Le tout pour un prix avoisinant les: 37 sols/pièce (soit 3 livres 8 deniers)

Nous sommes bien loin des sabres que l'on voit dans les mains de nos beaux pirates  cinématographiques. Il n'est pas rare de les voir avec un sabre à large coquille.



 Cela complète bien un costume, mais voilà, ce type de sabre n'est entré en fonction dans la marine qu'au début du 18e siècle, il ne sera retenu comme seul représentant d'arme de bord qu'à partir de l'an 9.


Le salut au sabre.

Les Duellistes.
Tous ceux qui ont une affection pour le sabre se rappellent le film de Ridley Scott avec Harvey Keitel et Albert Finney. Une reconstitution de combat qui, même si elle ne correspond en rien avec la pratique du sabre au 17e, reste un excellent cas d'école pour qui veut enrichir ces connaissances sur le maniement académique d'une telle arme.

Salut au sabre.
(1827 annales maritimes et coloniales).

Premier commandement.
Sabre à la main: deux temps.
1er temps: Execution. À la première partie du commandement saisir le fourreau de la main gauche, un peu au-dessous du porte-sabre, saisir le sabre à la poignée avec la main droite et dégager la lame d'environ six pouces (15,24 cm).
2ème temps: Execution: À la deuxième partie du commandement, tirer vivement le sabre et le porter à l'épaule droite, le dos de la lame appuyé au défaut de l'épaule, la main à hauteur et contre la hanche droite, le petit doigt en dessous de la poignée.

Deuxième commandement.
Présentez le sabre: un temps.
Exécution: Porter le bras en avant, le bras plié, le pouce à hauteur et à environ six pouces de la cravate; le sabre droit, le plat de la lame en avant; le tranchant à gauche; le pouce allongé sur le côté droit de la poignée, le petit doigt toujours en dessous.

Troisième commandement.
Portez le sabre: un temps.
Exécution. Replacer le sabre à l'épaule.

Quatrième commandement.
Reposez-vous sur vos sabres: un temps.
Exécution. Renverser la main et la poignée, les ongles en dessus; le bras droit tendu la pointe de la lame en avant et à environ deux pouces (5,08 cm)de terre.

Cinquième commandement.
Portez le sabre: un temps.
Exécution. Redresser le sabre et le replacer sur l'épaule.

Sixième commandement.
Inspection du sabre: Trois temps.
1er temps.- Exécution. Comme pour présenter le sabre.
2e temps.-Exécution. Tourner le poignet en dedans pour présenter l'autre côté de la lame.
3e temps.- Exécution: Reporter le sabre à l'épaule dès que l'inspection aura été faite.

Septième commandement.
Remettez le sabre: deux temps.
1er temps. - Exécution: À la première partie, du commandement comme pour présenter le sabre.
2e temps. -Exécution: À la seconde partie du commandement approcher le poignet près et vis-à-vis l'épaule gauche, baisser la lame de manière qu'elle passe en croix le long du bras gauche, la pointe derrière, la remettre dans le fourreau, replacer ensuite la tête à droite et tomber la main dans le rang.

Observation. Quant au maniement du sabre dans le commandement, le matelot n'étant pas destiné à combattre corps à corps ne peut être astreint à suivre des principes fixes d'attaque ou de défense. C'est à lui de profiter des circonstances, à attaquer vivement l'ennemi qui l'inquiète le plus, à le frapper plutôt d'estoc que de taille, puisque par ce moyen il lui fait des blessures plus graves, et s'expose moins à en recevoir.

Il n'y a pas que le sabre japonais qui peut-être tranchant. Comme le démontre la photo ci-dessous, le tranchant d'un sabre européen peut faire perdre la tête à bien des adversaires.
Duel au sabre vers 1900. Collection Roger-Viollet
Pour finir cet article, je vous propose un combat aux sabres inspiré de deux des personnages de la bande dessinée. "Le Scorpion " de Stephen Desberg et Enrico Marini. Présenté aux championnats du monde d'escrime artistique 2014.



Lien duel aux sabres:  https://youtu.be/OLf7htc_46A

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