......................................La Rapière et l'épée......................................


Au milieu du 17e siècle, l'escrime "dite moderne" n'avait pas encore franchi nos frontières. Thibaut d'Anvers (1574–1627) essaya bien, mais sans réel succès d'implanter en France l'escrime espagnole du maître Carranze.


  Il faudra attendre le règne de Louis le quatorzième pour que l'escrime française puisse acquérir ses lettres de noblesse, entre autre, grâce à Jean Renaud et Jean Le Coq. Les bretteurs avaient deux armes qu'ils aimaient à faire danser devant les yeux de leurs adversaires.La rapière et la dague.



Au 16e siècle, deux types de rapières avaient cours. Celles dites à panier et celles, dites à coquille. Selon leurs origines, elles pouvaient atteindre une longueur entre 990 mm et 1320 mm et une largeur entre 21 mm et 28 mm.  

Encyclopédie illustrée de Jan Sach.

Bien plus répandue à la renaissance celle à garde, dite à panier traînait encore au 16e siècle, dans le fourreau de certain bretteurs. Elle resta très efficace en duel ou sur-le-champ de bataille lorsqu'elle était dans la main d'un bon escrimeur. 

 extrait d'une œuvre d'Howard Pyle


Pourquoi la garde à panier laissa place à la coquille.

Elle était devenue très vulnérable lorsque les coups devenaient plus précis. En associant les coups d'estoc à ceux de taille, la lame de la rapière s'affina, donnant à l'escrimeur la possibilité d'une meilleure aisance dans le geste et une plus grande précision dans le coup porté. Hormis les gants en cuire qui protégeait les mains, la main gauche pouvant servir à bloquer un revers ou avers, celle-ci devenait une proie facile à tout bon escrimeur qui réussissait à traverser la garde ajourée pour venir transpercer la main de l'adversaire.(oui cela devait faire très mal!) c'est pourquoi petit à petit, la garde à panier disparu pour laisser place à la garde dite à coquille.

Encyclopédie illustrée de Jan Sach.











Tout dans une arme était faite pour être efficace,  même si certaines étaient pourvues d'une décoration des plus raffinées. La garde de cette rapière italienne du début 17e nous offre une magnifique décoration faite de plaque en métal perforée qui pouvait, à condition d'être un bretteur chevronné ou culotté, servir à bloquer la pointe de l'arme de l'adversaire et sur un coup de poignée, de la casser à l’extrémité. Les quillons avaient aussi leur importance, sur une parade de tierce ou de quarte, ils pouvaient vous permettre de bloquer la lame de l’adversaire et ainsi le désarmer. Plus ils étaient long, plus les chances d'effectuer un désarmement était grande, l’inconvénient, car il en faut bien, c'est que le quillon à une fâcheuse tendance à se prendre dans les capes ou les chemises qui à l'époque étaient larges. Gare à vous, si votre adversaire saisissait l’ouverture pour placer une botte, la sentence était immédiate.





Les coups d'estoc et de taille sont permis, et la lame de l’adversaire peut-être détournée d'un simple mouvement de la main gauche.Peu à peu, des règles précises sont adoptées qui régissent tous les gestes de l'escrimeur en exploitant de façon optimale l'équilibre du corps et qui coordonnent de façon précise les mouvements des jambes et du tronc, l'équilibre du geste du bras droit par les positions du bras gauche.  

Gravure Paul Schaan. Catalogue du salon de Paris, 1914

 
extrait d'une œuvre d'Howard Pyle

La garde du bretteur devient plus ample, plus affinée au fur et mesure de l'évolution de l'escrime, elle devient plus rapide et plus fine. Le bretteur devait agir promptement s'il ne voulait pas succomber rapidement face à un adversaire plus agile. Contrairement aux idées reçues, il était très rare qu'un duel dure longtemps. Un, deux tapotements de fer pour jauger l'adversaire et s'ensuivaient quelques assauts.




La rapidité était indispensable, car lorsque vous aviez occis votre adversaire, les témoins ou  acolytes de celui-ci venaient vous affronter.

Il y avait aussi les bretteurs qui jouaient de malchance. Pressé dans finir, oubliant la prudence, attaquant dans la précipitation , cela finissait immanquablement, lorsqu'il s'agissait d'une attaque de pointe, par le coup des deux veuves.


Ce qui n'était pas pour déplaire aux témoins qui voyaient là un bon moyen d'enrichir leurs collections d'armes et de hardes.
Combat d'escrime épée-dague extrait de la pièce de théâtre.
Ce Bon vieux D'Jim.


lien duel épée dague: https://youtu.be/EYdJ2lip7U8


Cent vingt-deux morts en sept mois.

 À l'époque, et ce, malgré les nombreuses ordonnances royales interdisant la pratique du duel. La noblesse de France et de Navarre réglait le moindre conflit à la pointe de l'épée, ce qui occasionna  un éclaircissement considérable dans les rangs de la noblesse.
L'historien Jean de Chevalier dans son discours sur le duel imprimé en 1609 rapporte qu'en 1604, dans la seule province du Limousin, cent vingt-deux gentilshommes furent tués en duel en l'espace de sept mois. (source: Duels de Martin Monestier)

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